Dominique Derain

Dominique Derain

Dominique Derain et Julien Altaber. Le maître et l'élève. Enfin l'élève... Julien a dépassé le maître selon Dom', fier de son poulain a qui il a transmis son domaine avec fierté.

Anticonformiste, vigneron de caractère, défricheur de la biodynamie en Bourgogne et star des bistrots parisiens, Dominique Derain a tout vu et tout vécu. Sur les hauteurs de Saint-Aubin, il a cultivé pendant plus de 20 ans ses parcelles en biodynamie, dans le plus grand respect de la nature et des sols. En vinification, s’il intervenait peu, il maîtrisait parfaitement ses process et réalisait des vins à forte personnalité que l’on s’arrache aux quatre coins du monde.

« Le pinot noir est un cépage délicat, il faut garder cette délicatesse. Un grand vin, c'est celui qui a réussi à la conserver et à l'exprimer, naturellement, sans phare », nous expliquait Dominique. « Ensuite, j'aime que ce soit sur le fruit, qu'il y ait de la fraîcheur, des aromatiques, un peu de matière. Enfin, le vin doit être équilibré. Un vin trop lourd, trop mou ou trop acide, on s'en lasse vite. Le bon vin, c’est celui où on a envie d'y retourner. »

En 2019, Dom a décidé de prendre ses distances pour un repos bien mérité. Son fils spirituel, le talentueux Julien Altaber a repris le domaine d'une main de maître. Dominique nous avait prévenu : "Julien est bien meilleur vivificateur que moi !" Nous ne saurions en juger mais, quoi qu'il en soit, les 2017 et 2018 sortient par Julien étaient la preuve qu'il a été à bonne école.

Jamais très loin mais officiellement en retrait, le truculent vigneron de Saint-Aubin, pape de la biodynamie et des vinifications libres, sait qu'il peut dormir sur ses deux oreilles. Julien est devenu un des vignerons les plus solides de la Côte de Beaune. Année après année, que ce soit sur le domaine Derain ou sur son négoce Sextant, il perpétue la tradition tout en apportant sa touche personnelle.

Le nouveau millésime que nous accueillons cette semaine ne déroge pas à la règle. Les grands blancs 2020 sont impressionnants de profondeur et d'intensité, notamment les trois magnifiques Saint-Aubin 1er Cru. Des vins taillés pour la garde et pour la haute dégustation ! Sur les rouges, ce sont les 2021 qui se présentent à nous, tout en délicatesse. Ca croque le fruit, c'est immédiat, évident. Et pour nous faire plaisir, Julien nous a même ressorti quelques bouteilles de Gevrey 2018 et Pommard 2020. Attention, émotions.